La peur serait-elle utile ?
C’est paradoxal, mais je vois bien l’utilité de la peur, car enfin, depuis que l’humanité nous a laissé des témoignages compréhensibles de son existence, on peut voir, çà et là, des catastrophes, destructions, guerres, maladies dévastatrices.
Elles sont annoncées comme des châtiments d’un dieu vengeur, puis acceptées et pleurées après coup comme des justes jugements.
Mais si tout cela avait un intérêt ? Un seul intérêt ? Celui de nous rendre plus intelligents pour combattre les fléaux de la maladie, pour chercher et trouver des moyens raisonnables et faisables de vivre sans trop « emmerder ses voisins (1) », pour contrebalancer les catastrophes géologiques, climatiques, pour inventer des institutions qui auraient vraiment le moyen d’éviter des guerres féroces sans foi ni loi, pour protéger réellement le citoyen contre les perversités de ses semblables qui le désarment ?
Alors, oui ! vivent la peur et les prophètes de mauvais augure, vivent ceux qui sont prisonniers de leur sadisme et qui par la même occasion nous « sadisent… » Enfin, certains le croient peut-être.
Vivent tous ceux-là, pour que se lèvent les hommes de bonne volonté, d’intelligence du cœur, et d’intelligence tout court.
Ceux qui les ont précédés nous ont permis d’arriver en 2023 avec un cerveau pour réfléchir, un cœur pour aimer et une foi qui a toujours déplacé les montagnes, celles de l’esprit de malheur.
(1) Georges Brassens, Don Juan
Merci pour vos textes, ils me mettent du baume au cœur . Cordialement
Corinne Baumann, pasteure retraitée
Dans un contexte moins alarmant, car quotidien, la peur me sert aussi à me protéger intuitivement d’un mauvais pas:
Marchant à la montagne, elle m’empêche par exemple d’aller tout droit plus loin, si je me trouve devant une falaise, si l’envie de vivre s’impose, tout de même.