L’expression “Comment je m’y prends” est classique dans les formations à la prédication.
En voici quelques exemples :
Françoise Sternberger
- Pré-méditer
- Se repérer dans le texte
- Comprendre et disséquer
- Elaguer les idées
- Construire le plan
- Ecrire
- Relire
1. Précautions
C’est une invitation à lire Dieu et pas seulement le texte, à prendre le risque de dire Dieu. La chaire ne doit pas être utilisée pour se livrer à des commentaires intéressants. Le prédicateur est un adorateur avant d’être un orateur.
2. Analyse du texte
Sortir le texte du chaos : où commence et finit le texte, quel est son thème, comment peut-il se découper, trouver les indicateurs (de temps, de lieu, les acteurs, …)
3. Disséquer
Rechercher les sens, et comme il y en a souvent plusieurs, choisir celui qu’on mettra en avant. Rechercher ce qui n’est pas dit, les blancs, les anomalies, ce qui vient avant et après. Repérer les différences entre les évangiles, entre AT et NT, etc.
4. Élaguer les idées
Laisser monter les idées (toutes), puis en choisir quelques-unes.
5. Construire
Développer son sujet, en une phrase caractériser le texte.
6. Ecrire
Ne pas oublier que ce texte sera lu en public. Donc, proscrire le langage purement écrit.
7. Relire
Confronter à un compagnon, à un livre, etc.
Louis Pernot
Un « bon » culte
On est là pour mettre en scène le sacré :
- annoncer la parole
- témoigner de la bonne nouvelle de la grâce
- rassembler la communauté
- être témoins du sacré, faire vivre la présence de Dieu
Et ce doit être un culte sympathique, les paroissiens doivent être accueillis avec le sourire, ils doivent être contents
La liturgie
La liturgie permet de positionner l’homme dans la foi chrétienne et dans le protestantisme. On peut résumer la liturgie de cette façon : nous sommes pécheurs, nous sommes pardonnés, nous croyons en quelque chose et nous allons dans le monde.
Accueil
On peut commencer juste par un court message de bienvenue
Annonce de la grâce
Le culte commence et finit par une annonce de la grâce : « qui que vous soyez, la grâce et la paix nous sont donnés par … »
Adoration-louange
Prière suivie du chant d’un psaume
Énoncé de la Loi
« Écoutons ce que Dieu veut pour nous et qu’il nous donne la force de faire… »
Comme c’est Dieu qui nous parle, on peut lire un texte biblique. Les fidèles s’associent ensuite à cette lecture en chantant un chant « spontané ».
Confession des péchés
Plus qu’un mea culpa un peu déplacé, c’est un appel à l’aide de Dieu
Annonce du pardon
Ici aussi, on peut lire un verset biblique.
Confession de foi
En réponse à la grâce de Dieu. Cette prière est parfois placée après la prédication, notamment chez les luthériens.
Prédication
Voir plus bas
Communion
Ouverture aux autres
Les annonces : il s’agit de se tenir au courant mutuellement de ce qui les concerne, eux et le monde extérieur.
L’offrande : ce n’est pas simplement une contribution aux charges de l’église, c’est aussi un geste liturgique à part entière : on a reçu donc on donne.
L’intercession : on prend quelque temps pour penser aux autres
Exhortation
C’est l’envoi en mission
Bénédiction
On annonce de nouveau le don de la grâce de Dieu.
Collecte
Collecte pour le diaconat : à peine sorti du culte, le premier geste est de donner.
La prédication
Pour résumer, le thème de la prédication est : « j’ai trouvé quelque chose qui m’a frappé et je voudrais le partager avec vous. »
Le principe est d’avoir quelque chose d’intéressant à dire, et de le dire de façon courte, par exemple en prenant une minute de moins que ce qui semble nécessaire.
Les idées
Commencer par chercher des idées, plusieurs idées, 4 ou 5 par exemple.
Les sources sont de toutes natures :
- Le texte biblique lui-même : un bon exercice est de réécrire le texte à la main, ou de le lire dans une autre langue, juste pour s’en imprégner, s’obliger à y porter attention.
- Les commentaires : on les trouve dans une Bible annotée, ou sur internet ; des commentaires majeurs peuvent être trouvés dans Augustin, Origène, Tillich, etc.
- Les prédications prononcées par d’autres : voir les sites internet de certaines églises.
La mise en ordre
Parmi les idées trouvées, on fait un tri en ayant à l’esprit qu’il faut qu’il y ait à manger pour tout le monde. Tout le monde, c’est-à-dire le paroissien de base, l’enfant, le professeur de théologie, le nouvel arrivant ignorant tout, le déprimé, l’euphorique, la personne de passage, etc.
Se rappeler que, dans l’assistance, il peut y avoir quelqu’un qui vient pour la première fois et quelqu’un qui vient pour la dernière fois (Georges Casalis).
La rédaction
Ne pas rédiger ! Faire un plan très détaillé mais ne pas rédiger mot à mot ce que l’on dira. Il faut pouvoir, en cours de prédication et au vu des personnes de l’assistance, modifier ce que l’on va dire, supprimer certains passages du plan détaillé, approfondir certains autres, etc.
La prédication
On parle au cœur et à la tête :
- il faut que ce soit une bonne nouvelle et que ça annonce la grâce
- il faut que ça touche une expérience de vie
… et on le fait de façon intelligente, en se demandant de loin en loin « qu’est-ce que je dis d’intéressant là-dedans ? »
il faut qu’on puisse rentrer dans la prédication à tout moment, personne ne suit attentivement pendant 20 ou 30 minutes et tout n’est pas intéressant pour tout le monde.
Un bon moyen est d’utiliser les idées trouvées (4 ou 5) et de traiter chacune en 3 minutes : si on a cinq idées, on aura, avec l’introduction et la conclusion, vingt ou vingt-cinq minutes de prédication, avec des thèmes diversifiés qui pourront intéresser un public divers.
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