35Le soir de ce jour-là, Jésus dit à ses disciples : « Allons de l’autre côté du lac ! »
Évangile selon Marc 4
36Ils quittent la foule, et les disciples font partir la barque où Jésus se trouve. Il y a d’autres barques à côté d’eux.
37Un vent très violent se met à souffler. Les vagues se jettent sur la barque, et beaucoup d’eau entre déjà dans la barque.
38Jésus est à l’arrière, il dort, la tête sur un coussin.
Cet article est un extrait d’une prédication de Pentecôte que j’ai écrite il y a deux ans. Le thème général en était “la patience”.
La Pentecôte, c’est quoi ?
Juste avant ce texte de Marc, Jésus s’est quelque peu fait agresser. Les gens de sa parenté sont venus essayer de le récupérer. Ils lui disent qu’il a perdu la tête. Dans le même temps, les scribes l’accusent d’être possédé par le démon. Et sa propre famille refuse d’entrer dans la maison où il enseigne, etc. Ce jour-là, pour Jésus, ce n’est pas son jour !
Allons de l’autre côté du lac
Passons sur l’autre rive ! C’est ce que Jésus décide alors. L’image mérite d’être décryptée. Moi, j’entends cela comme « quittons nos lieux de certitudes, quittons nos bases arrières, allons sur l’autre rive ».
Et il me semble que c’est aller à la rencontre de l’autre, différent, ou de l’étranger, qu’il soit d’ici ou de là, quelqu’un qui fonctionne différemment, qu’il soit homme de la modernité ou homme de la tradition, voire étranger à notre culture. Parce que c’est vers ceux-là, sur une autre rive que la nôtre, que chacun de nous est appelé à aller.
Dans la tempête, dans le découragement, on a du mal à être patient, à être persévérant. La patience et la persévérance s’établissent sur la base d’une promesse.
Dieu vient !
Alors quelle promesse est-ce que je peux vous transmettre aujourd’hui ? Celle-ci : Dieu vient. Il venait chaque jour pour les Hébreux, il est venu pour Job pour lui rendre ses richesses d’avant1, il est venu pour Anne, femme d’Elcana en lui donnant enfin un fils2.
Dieu vient ! Voilà qui est difficile à admettre, à ressentir, à croire, notamment pour ceux dont la foi est un peu vacillante comme cela nous arrive à tous à certains moments. Dieu vient ! On est tenté de répondre « ah oui ? Et où ça ? ».
Je me souviens d’une amie, décédée il y a quelques années, une amie qui était malade, fatiguée de la vie, qui se sentait très seule. Elle disait « je ne veux plus qu’on me parle de Dieu, c’est fini, je n’y crois plus »
Celui qui est dans la détresse, matérielle ou intérieure, pour qu’il puisse se dire « Dieu vient », il faut que nous allions vers lui, c’est Dieu qui nous y appelle, Dieu qui vient aussi pour nous, quel qu’il soit, quelle que soit l’image que nous avons de lui. Ce qui est sûr, c’est que le Dieu qui vient nous rencontrer, c’est le Dieu que Jésus nous a fait connaître et que le Saint-Esprit nous fait ressentir, et pas seulement le jour de la Pentecôte.
Devant les difficultés, les mauvais coups du sort, le découragement, il y a une bonne nouvelle. Et la Bonne Nouvelle n’est pas que « Dieu l’a su ». Ni que « c’est Dieu qui l’a permis ». Encore moins que « c’est Dieu qui l’a voulu ». La bonne nouvelle, c’est que Dieu est « avec nous ».
Il est « avec toi ».
C’est vrai.
Réflexions construites et intéressantes vivifiantes aussi
Puisque le Royaume des Cieux est en nous comme l’écrivait Tolstoi il y a plus d’un siècle dans un livre interdit en Russie et seulement réédité en France il y quelques années
Merci Gilles
Quand je lis un texte comme cela, j’ai toujours beaucoup de questions.
Comment s’appelle le lac le long duquel le groupe avec Jésus marche ?
Que fait sa famille là – bas ? N’avait – il pas recommandé à ses disciples de laisser derrière eux la famille etc?
Est ce que le fait de vouloir aller de l’autre côté du lac ne pourrait pas dire aussi que, de là – bas, ils auraient une autre
perspective sur les personnes si peu inaccessibles de là où ils partaient ? ( Jésus ne peut pas résoudre tous les problèmes du monde et de de toutes les personnes autour de lui !? )