Le dualisme
Deuxième livre de Samuel 24
Un jour, le Seigneur se met de nouveau en colère contre les Israélites. Il pousse David à agir contre leur intérêt en disant : «Va, compte les gens d'Israël et les gens de Juda.»
Premier livre des Chroniques 21
Un jour, Satan cherche à faire du mal au peuple d'Israël. Alors il pousse David à compter les Israélites.
Le dualisme est une doctrine selon laquelle on ne peut expliquer le monde qui nous entoure qu'en supposant qu'il contient deux principes opposés : le bien et le mal, l'âme et le corps, Dieu et le monde terrestre, la liberté et le devoir, l'homme et la femme, bien sûr...
Dans l'Antiquité, Platon en est un bon exemple, qui voulait faire admettre l'existence de l'âme indépendamment du corps, ou le monde de la pensée par opposition au monde palpable. De plus, il affirmait qu'une "conversion" était nécessaire à tout être humain, pour arriver à se détourner des choses qui passent.
Dans l'Ancien Testament, on voit nettement apparaître le dualisme aux environs du IVème siècle (avant J.C.), sous l'influence grecque principalement : le livre des Chroniques reprend, à plusieurs reprises, des livres précédents (Rois ou Samuel par exemple), en y ajoutant une touche de dualisme, sous la forme d'une distinction nouvelle entre Dieu et le diable, ou entre la récompense d'une vie édifiante et la punition d'une vie dissolue.
Plus tard, Jean l'évangéliste, l'apôtre Paul, et plus tard encore Augustin d'Hipône, ont prêché l'impossibilité pour l'homme de faire le bien par lui-même ; on pense ici à la confession des péchés dite "de Calvin", qui dit l'homme enclin au mal et incapable de faire le bien.
Une réflexion un peu soutenue permet de découvrir les méfaits du dualisme dans l'esprit humain, d'aujourd'hui comme d'hier : envisager séparément ainsi des éléments aussi indissociables que l'être humain (l'âme et le corps), ou le cosmos (le ciel et la terre), ou les sentiments qui sous-tendent nos actes (le bien et le mal), c'est encourager le jugement sur autrui, l'orgueil, la névrose...