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Lettre d'information 9 : "Pourquoi étudier les textes de l'Ancien Testament ?
Pourquoi étudier les textes de l’Ancien Testament ?
C’est vrai, pourquoi ? On entend souvent des phrases comme « nous sommes là pour annoncer l’Évangile et cela suffit » ou bien « toute la Bible est contenue dans le ‘aime ton prochain comme toi-même’ ». Alors, pourquoi étudier ces textes ?
Seulement, dès qu’on travaille un texte de l’Ancien Testament, on réalise au contraire que tout, ou presque tout le contenu théologique des évangiles, paraboles, prières, miracles, commandements, etc. prend sa source dans les textes anciens juifs. Les textes de la Bible proprement dite, comme ceux qu’on appelle « deutérocanoniques », c'est-à-dire de la deuxième liste.
Un exemple pour illustrer ce propos :
Psaume 2 (adressé à David)
2- Les rois de la terre se dressent Et les princes se liguent ensemble contre l'Éternel et contre son messie.
[...]
7- Je publierai le décret de l'Éternel ; Il m'a dit : Tu es mon fils ! C'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui.
On voit ici les prémisses du qualificatif, adressé à David et attribué à Jésus dans les évangiles : fils de Dieu, engendré d’une vierge.
On peut aisément trouver de nombreux exemples de ce type, et en tirer une première conclusion : les évangélistes ont écrit leurs livres en utilisant les textes qu’ils connaissaient déjà, c'est-à-dire – rapportant probablement la façon dont Jésus de Nazareth les utilisait lui-même – la Thora, les prophètes, les psaumes, et quelques autres plus récents.
Mais alors, on peut, dans ce cas, inverser la question initiale, en disant : pourquoi étudier les textes du Nouveau Testament ? Et même, pourquoi a-t-on un Nouveau Testament ? Si l’on trouve tout dans les textes hébraïques, pourquoi lire les évangiles ? Et pourquoi les avoir écrits, même ?
Je me suis posé la question plusieurs fois en préparant une prédication : je trouvais que la réflexion autour des textes anciens juifs était plus riche – et sans doute moins souvent explorée – que toute méditation sur les évangiles.
Seulement, il y a deux éléments à garder à l’esprit.
D’abord, la prédication n’est pas là juste pour disserter sur des sujets intéressants, elle doit annoncer la Parole ou, tout au moins, induire des réflexions propres à aider chacun à l’entendre.
Et ensuite, on est confondu devant le génie propre de Jésus de Nazareth, sa maîtrise et sa connaissance parfaites des anciens textes du judaïsme. Pour son enseignement, il a extrait de ces livres les éléments qui lui paraissaient propres à la compréhension de son message, et il les a littéralement ré-ordonnés de façon à frapper ses auditoires. Et il les a réorganisés avec autorité autour de ce commandement majeur : « aime Dieu et ton prochain » (extraits du Deutéronome pour l’un et du Lévitique pour l’autre) !
Chacun voit évidemment Jésus selon sa propre sensibilité, il n’en reste pas moins que sa vision de la divinité et sa pédagogie sont absolument magistrales.
Et nous lui en sommes infiniment redevables.